Benvenidos en Ushuaïa, fin del mondo !

Nous y voilà, après un changement nocturne éprouvant de 4 courtes heures à Buenos Aires.
Les paysages marins et montagnards mêlés sont saisissants depuis le hublot : l'aéroport est localisé au bord du canal Beagle.
La visite s'annonce prométeuse !

Ushuaïa, c'est bien, mais c'est loin !
Nous entamons notre visite de la ville colorée par l'exploration du Musée maritime, qui, comme son nom ne l'indique pas, est riche en informations sur la construction de la ville.
En effet, Ushuaïa fut la terre d'élection de bagnards (désignés) volontaires envoyés pour peupler la région la plus australe, à plus de 3000km de la capiltale. 
On y apprend aussi que de nombreuses explorations furent menées en Terre de Feu et en Antarctique, que les naufrages furent légion en ces terres hostiles. 
Mais quelle déception de découvrir que le fameux Phrase du Bout du Monde, véritable légende chez Jules Verne, ne fut en fait qu'une petite rotonde dont le vents auront eu raison au bout de cinquante ans seulement... 

Notre première journée se poursuit par une virée en mer, où nous embarquons sur le "Che" pour quatre heures de navigation. 
L'air est frais, le canal nous attend pour de belles découvertes, à commencer par celle de petits pingouins pecheurs qui plongent autour du bateau. 
Nous nous approchons près du Phase des Eclaireurs et son ïle aux "Cormonares". 
Fières et nombreuses, ces colonies d'oiseaux majestueux sont très emblématiques de la région. 
Puis vient un rapide pasage pour une seconde île peuplée de nombreux "lobos del mar". 
Mais le spectable est assez amusant (les photos que vous pourrez découvrir, véritables scènes de vie humaine, en témoignent). 
Nous avons la chance d'être accompagnés par le Soleil, dont les reflets sur le canal nous permettent aussi de distinguer l'ensemble des nombreux sommets enneigés au pied de la ville. 
Nous débarquons ensuite sur une des "Islas Bridges", où notre guide nous conduit sur un joli point de vue de la baie, tout en nous expliquant les particularités de la faune et flore locales. 

Pour notre seconde journée, nous faisons route pour le Parc "Tierra del fuego", le poumon et sacrum de la Cordillère des Andes !
Décidés à tester nos jambes et nos yeux pour une première randonnée annoncée de niveau difficile, nous voilà lancés sur le "cerro guanaco", nommé ainsi car fréquenté par de nombreux troupeaux de guanacos, ces animaux mi lamas - mi chevaux, et que nous avons d'ailleurs la chance de découvrir en chemin (ou plutôt en montée raide raide et encore plus raide).
Le cerro est encore plus pentu que dans les Alpes (parole de montagnard), mais le spectable après les 2h40 de montée (au lieu de 4 comme prévu - super fiers!) est absoluement magnifique. 
Vallons verdoyants, lagunes couleur turquoise, lacs reflétant les éclats du ciel tel un véritable miroir, ainsi qu'une vue plongeante sur le Beagle et le Chili en face de nous.
La récompense de nos efforts est là, nous sommes pétrifiés par ce paysage! 
J'appréhende beaucoup la descente (équivalente à une véritable piste noire, mais de terre)...
Mais nos batons de Noël (meilleur cadeau de l'année) sont baptisés sur place et s'avèrent nous sauver la mise pour le retour 970 mètres plus bas. 
Une fois arrivés au Lago Roca, et encore pas rassasiés de marche, nous continons la visite du parc pour la Laguna Lapataia, l'extrémité Ouest de l'Argentine, et fin de la grande "Ruta tres", longeant toute la côté océanique de l'Amérique Latine.
Un moment d'émotion où nos muscles se rafraichissent bien trop vite, ce qui nous vaudra de solides courbatures aux aducteurs. 

Bref, Ushuaïa, à 3000 kilomètres de Buenos Aires, a finalement quelque chose d'unique, de par ses mille couleurs et son ambiance suisso-hollandaise très particulière. 
Difficile de la comparer, ce qui est d'autant plus plaisant et dépaysant! 
Nous voilà parés pour de nouveaux sommets, et nous mettons le cap ensuite pour la région de "Los Glaciares"!